dimanche 30 novembre 2008

P2P lending: les banques n'ont plus le monopole du crédit


Une petite illustration du phénomène...

samedi 22 novembre 2008

Qui sont les utilisateurs du p2p lending ?

Pourquoi emprunter en ligne ?

L'intérêt est double :

- Des taux plus bas que ceux proposés par les institutions financières traditionnelles : ces P2P banques bâtissent ainsi leur succès sur des taux plus bas et des processus plus rapides. Par exemple, sur Prosper, ce sont les individus eux-mêmes qui posent à quel taux ils veulent emprunter.

- Ces sites attirent une clientèle qui ne parvient pas à se voir accordée des prêts par les organismes financiers traditionnels car elle ne répond pas à leurs critères de solvabilité : une partie importante de la population, bien que solvable, n’a certes pas accès au crédit traditionnel : jeunes actifs, travailleurs indépendants ayant des revenus irréguliers, petits commerçants, familles ayant connu des accidents de la vie (maladie, divorce, chômage,…). On parle de « freeformers » pour désigner les individus qui ont des revenus irréguliers à qui les institutions traditionnelles n’offrent pas de crédit. C’est cette clientèle qui vient emprunter de particulier à particulier, leurs dossiers ayant été refusés par les banques. Alors que les banques n’accordent de prêt qu’aux personnes qui ont une très forte solvabilité, ces « cyberbanques » prêtent aux individus qui ont une bonne, ou même, une médiocre solvabilité.

L'intérêt pour les prêteurs sur ces sites est également multiple. Jean-Christophe Capelli a publié un article qui résume les motivations des individus cherchant à prêter leur argent.

On peut les résumer en deux types de motivations : des motivations financières (taux élevés donc attractifs) et des motivations sociales.

- Obtenir une rémunération supérieure en réduisant la marge de l’intermédiation traditionnellement assurée par les banques par une mise en relation directe des emprunteurs et prêteurs (le modèle de Zopa UK– banque « low cost »).

- Satisfaire des besoins « sociaux » de décider personnellement de l'affectation des sommes prêtées ou de la proximité sociale des emprunteurs (modèle de Prosper – système de marché/enchère + communauté).

jeudi 20 novembre 2008

Interview de Renault Laplanche sur ABC News le 28 octobre 2008

Cliquez sur le titre pour accéder à l'interview!


Du fait de la crise des subprimes aux Etats-Unis, il devient de plus en plus difficile pour les particuliers d'obtenir un prêt. Le p2p lending est ainsi présenté comme un moyen original et unique d'emprunter de l'argent à des taux plus faibles que la plupart des banques et des établissements de crédit traditionnels.

Renault Laplanche est un français et fondateur et PDG de Lending Club - premier site de prêt en mode P2P à avoir intégré ses services dans un réseau social. Lending Club, qui a lancé sa version beta sur Facebook, aide des particuliers cherchant à emprunter et à prêter de l'argent en facilitant les « connections » entres les individus et en tirant partie des réseaux sociaux sur Internet.

Lending Club fonctionne ainsi comme une place de marché où des emprunteurs et des prêteurs se rencontrent. Les premiers cherchant à obtenir un prêt, et les second à effectuer un investissement rentable, tout en aidant des individus. D'où la dimension "sociale" du prêt de particulier à particulier.

Les taux sont attractifs à la fois pour les emprunteurs et pour les prêteurs. Renault Laplanche observe la forte augmentation de la demande de prêts sur sa plateforme, ce phénomène étant une résultante du credit crunch aux Etats-Unis.

mardi 18 novembre 2008

Virgin Money USA ou le "friend-to-family lending"

Virgin Money (anciennement Circle Lending - racheté par Richard Branson en 2007) est un service de P2P lending qui permet à ses utilisateurs de formaliser des prêts (personnels, d’affaires, immobiliers et prêts étudiants) avec des personnes qu’ils connaissent déjà.

L’idée de base est que des prêts conclus entre des amis ou des parents peuvent bénéficier à la fois au prêteur et à l’emprunteur lorsqu’ils sont gérés convenablement.

Comment obtenir un prêt ?
La personne en quête de crédit trouve au préalable un prêteur (ou un groupe de prêteurs) par elle-même et utilise Virgin Money comme un prestataire de service. L’emprunteur demande en général à ses amis, sa famille ou des connaissances de lui prêter de l’argent, ensuite Virgin Money entre en jeu et agit tel un intermédiaire.

Fixation du taux d’intérêt : Ce sont l’emprunteur et le prêteur qui s’accordent sur un taux d’intérêt. Virgin Money utilise ce taux.

Services fournis et coûts : Il existe une variété de services offerts. Le produit de base coûte actuellement $99. Si le client souhaite plus de services, les coûts augmentent. Rajoutons que chaque paiement électronique est facturé. Les frais de traitement commencent à $9 par paiement.
Par exemple : le prix initial pour mettre en place un prêt immobilier par le biais de Virgin Money est compris entre $249 et $2299, comprenant des services allant de la documentation à la gestion des paiements, en passant par la création d’un compte bloqué. La fourniture de l’ensemble des services (documentation et gestion des paiements électroniques) coûte $699.

Ce sont les clients qui déterminent les termes du prêt, mais Virgin Money peut les guider dans le processus. Virgin Money informe les individus sur le droit fiscal, les taux d’intérêt minimum et maximum, et fournit des conseils et des suggestions sur la base de ce qui a fonctionné pour ses autres clients par le passé.

Pour résumer : Virgin Money apporte un service qui permet aux particuliers de formaliser des prêts informels. Cela place tout le monde sur la même page et peut aider à réduire les conflits entre amis et parents. Virgin Money agit comme un tiers de confiance qui fournit des conseils et une structure.



La compagnie perçoit une commission initiale, plus des frais de services - avec des frais qui débutent à $100 pour un prêt personnel, et qui peuvent aller jusqu’à $699 pour un prêt immobilier.

Pour plus de détails, vous pouvez consulter le lien suivant.

samedi 15 novembre 2008

Petite histoire de Lending Club

Lending Club est un site de P2P lending qui utilise les réseaux sociaux/les communautés en ligne pour mettre en évidence les « connections » existantes entre les utilisateurs, afin d’établir un lien de confiance (ou désir de s’entraider) plus important, et donc de limiter le risque de crédit.

Dans une interview, Renault Laplanche, CEO de Lending Club précise que sa société est principalement basée sur les affinités entre les membres. Pour Lending Club, le but n’est pas de faire que des amis prêtent à leurs amis, mais de permettre à des prêteurs de trouver des emprunteurs au sein de réseaux communs.

Alors que sur Prosper, le taux d’intérêt est fixé par les prêteurs au travers d’un mécanisme de vente aux enchères, c’est Lending Club lui-même qui fixe le taux d’intérêt et les prêteurs acceptent ou rejettent ce taux d’intérêt – il n’y a pas d’« enchères ». Renault Laplanche explique que la politique de crédit est également plus stricte, Lending Club n’autorisant pas les « sub-prime loans ».

L'on peut trouver sur le site de Lending Club toutes les informations concernant le fonctionnement ainsi que les conditions de prêt et d'emprunt.

Les emprunteurs s’enregistrent sur Lending Club et indiquent leur information personnelle et le montant qu’ils veulent emprunter – un minimum de $1000 et un maximum de $25000.

Lending Club examine leur credit rating et suggère un taux d’intérêt pour lequel ils devraient obtenir un prêt. La plateforme de prêt établit alors ce qu’elle appelle un « taux de base » (base rate), auquel Lending Club ajoute un taux équivalent à 2 fois le taux de défaut moyen en fonction du credit grade de la personne. Par exemple : le taux de défaut moyen pour des emprunteurs classés A1 est de 0,16%. Lending Club double ce taux, l’ajoute au taux de base pour arriver à un taux de 7,37%.

Il y deux manières de faire un prêt avec Lending Club :
- Prêts individuels choisis par le prêteur : le montant minimum qu’un prêteur peut prêter est dans ce cas de $25.
- LendingmatchTM : cette méthode présélectionne l’allocation du prêt pour le prêteur en fonction du niveau de risque. Il y a 9 niveaux de risque que les prêteurs peuvent choisir, chaque niveau correspondant à un taux d’intérêt. Cette méthode requiert un montant de prêt d’un minimum de $500.

Lending Club se rémunère de la façon suivante :
->Les prêteurs :
- Ils payent des frais qui s’élèvent à 1% de toutes les mensualités qui leur sont payées par les emprunteurs (les frais sont prélevés mensuellement).
- Plus des frais de recouvrement si le paiement d’une mensualité a plus de 30 jours de retard. L’agence de recouvrement perçoit un pourcentage pré-négocié du montant recouvert, basé sur le temps de retard du paiement.

->Les emprunteurs :
- Chaque demande de prêt est classée (de A jusqu’à G, A étant le meilleur classement), Lending Club perçoit un pourcentage (de 0,75% à 3,50%) du montant du prêt conclu en fonction de ce classement.
- Moins la « qualité » de la demande de prêt est bonne, plus le pourcentage prélevé sur le montant du prêt est élevé (et inversement, plus la « qualité » de la demande de prêt est bonne, moins le pourcentage prélevé sur le montant de l’emprunt contracté est élevé).
- S’il y a défaut de paiement d’une mensualité (par exemple : rejet du prélèvement automatique par la banque), $15 de frais sont perçus par la plateforme.
- Il y a aussi des frais de retard de paiement, perçus pour chaque paiement en retard.

Quels sont les chiffres de Lending Club?
La société met à disposition du public ses résultats et statistiques les plus récents. L'on trouve que les emprunteurs sur Lending Club ont reçus $24,243,725 en prêt depuis la création de la société.

vendredi 14 novembre 2008

Qu'est-ce que le "credit crunch"?

Le credit crunch se définit comme le resserrement du crédit. A savoir, une diminution des crédits accordés aux ménages et aux entreprises par les établissements bancaires et financiers.

Pour une définition du credit crunch, consulter "Credit crunch" aux Etats-Unis?

Le post, qui date de novembre 2007, fait référence au "Special Report" de Nathalie Dezeure et Marie-Pierre Ripert du 6 novembre 2007 ainsi qu'à une enquête de la FED - "Senior Loan Officer Survey".

On note que le credit crunch se traduit par un "net resserrement des conditions d'emprunt pour tous les types de prêt", ainsi qu'une "forte dégradation pour les prêts aux ménages".

lundi 10 novembre 2008

Prosper dit oui quand les banques disent non!

Un reportage sur CBS News dépeint l'exemple de Lara Miller, une jeune styliste américaine, qui, après le refus des banques de lui accorder un crédit pour développer son activité, s'est tournée vers le site de prêts en ligne Prosper.com .

Chris Larsen a fondé la place de marché Prosper, dont l’objet est de permettre aux emprunteurs d’obtenir des crédits à bas taux tout en garantissant des intérêts substantiels aux créanciers. Prosper a été créé dans l’idée de rendre le prêt aux particuliers plus financièrement et socialement gratifiant pour l’ensemble des acteurs.

Une place de marché de prêts communautaires

Prosper a un fonctionnement très proche de celui d’eBay. Ce n’est pas un hasard si le fondateur d’eBay, Pierre Omidyar, accompagné par d’autres capital risqueurs, a participé au financement initial de ce service novateur à hauteur de $20 millions.

Sur eBay, les prix sont au départ bas et les enchères les font monter. Sur Prosper, les taux d’intérêts débutent haut pour être enchéris à la baisse. Le modèle de Prosper met ainsi en relation emprunteurs et prêteurs au travers d’un processus de type « vente aux enchères » dans lequel c’est le prêteur qui offre le taux d’intérêt le plus bas qui « gagne » l’emprunt. Les emprunts sont alors « vendus » à des individus ou à des groupes d’individus.

D’un côté, les emprunteurs indiquent la somme dont ils ont besoin et le taux d’intérêt maximal auquel ils accepteraient de souscrire. De l’autre, les individus disposant de la capacité de financement précisent la somme qu’ils sont disposés à prêter et le taux d’intérêt minimal correspondant. Au milieu, la plateforme Prosper met en relation l’offre et la demande et détermine les taux optimums qui permettent de satisfaire le plus grand nombre de participants.

En limitant le nombre d’intermédiaires, Prosper crée les conditions nécessaires pour proposer à ses utilisateurs des taux capables de concurrencer ceux en vigueur dans les grands établissements financiers.

La communauté des créanciers joue le rôle d’une banque et peut espérer ainsi obtenir un retour sur investissement annualisé et versé sur une base mensuelle.



Réduction des risques et outils d’analyse simples pour les utilisateurs

Pour participer, emprunteurs et prêteurs doivent se prêter à un examen de leur situation de crédit et ensuite lier leur compte bancaire à leur compte Prosper. Tous les transferts d’argent sont automatisés, ce qui simplifie le processus de remboursement. Lorsqu’un paiement est dû, Prosper débite l’argent du compte bancaire de l’emprunteur et le dépose au prorata sur les comptes Prosper des différents prêteurs.

Prosper se charge ainsi de toutes les tâches nécessaires pour le paiement et la collection du prêt, mais ce sont bien les prêteurs qui supportent le risque de crédit et non le site Prosper.

Prosper introduit un scoring de crédit des emprunteurs qui détermine en grande partie le taux d’intérêt qu’ils peuvent escompter. Les emprunteurs sont classés de AA à HRhigh risk » = haut risque de crédit). En fonction de ce classement ainsi que du montant de l’emprunt demandé et de l’appartenance à un groupe, les taux d’intérêts sont plus ou moins élevés.

Le taux d’intérêt est d’autant plus élevé que l’emprunteur :
- présente un haut risque de crédit,
- demande un montant élevé,
- et qu’il n’appartient pas à un groupe.

Les meilleurs emprunteurs peuvent par exemple bénéficier de taux de l’ordre de 8% pour des montants inférieurs à $5000, tandis que les profils les plus risqués s’en tireront avec 25%.

La plateforme mutualise automatiquement les placements des créanciers de manière à diversifier les portefeuilles et à limiter les risques. Prosper exige une enchère minimale de $50 sur un n’importe quelle demande de prêt unique, de manière à ce que les prêteurs dispersent leurs fonds entre plusieurs demandes de prêts. Ainsi, une demande standard de prêt d’un montant de $5000 sera potentiellement financée par 100 prêteurs différents.
Un certain nombre d’informations financières fournies par l’emprunteur est vérifié par Prosper : historique de crédit, propriété et si l’emprunteur dispose d’un compte en banque.

Prosper fournit de l’information sur la propriété, l’historique de crédit de l’emprunteur, et la proportion de dette par rapport au revenu (DTIdebt-to-income ratio).

Pour réduire encore plus les risques et permettre aux emprunteurs d’obtenir des taux encore plus bas, Prosper a introduit une dynamique de groupe dans son système. Prosper encourage certes ses utilisateurs à former des groupes d’emprunteurs appartenant à une communauté spécifique (corps de métier, association, université,…) et dont l’historique de paiement est publié de façon publique.

L’emprunteur va donc s’identifier en présentant sa communauté, ceci avec un double enjeu : obtenir de meilleures conditions pour sa communauté toute entière, mais aussi, engager la réputation de sa communauté en cas de défaut de paiement.
Un mauvais payeur a donc peu de chance de figurer au sein d’un groupe bien noté, et si chaque membre du groupe paye à temps ses mensualités, la réputation du groupe augmente, ce qui lui permet de prétendre à des conditions d’emprunt améliorées.

La pression effectuée par les pairs compense ainsi l’absence de relation personnelle entre les individus. Ajoutons que Prosper permet aux emprunteurs d’expliquer les raisons de leur demande et les prêteurs peuvent décider si cette cause vaut la peine de prêter leur argent. Les prêteurs recherchent et choisissent les demandes des emprunteurs en fonction de plusieurs critères : le montant de la demande de crédit de l’emprunteur, son scoring de crédit et son affiliation à un groupe.

Pour résumer, dans ce modèle fondé sur les enchères et sur la réputation communautaire – qui permet d’évaluer et de sécuriser les prêts – les prêteurs peuvent choisir leurs emprunteurs et les emprunteurs peuvent promouvoir leurs profils et s'appuyer sur leur communauté. Enfin, Prosper a aussi mis en place un système de « friends endorsement » par le biais duquel l’emprunteur peut se faire recommander par des amis.

samedi 8 novembre 2008

Le p2p lending, un succès mondial

Les sites de p2p lending se développent partout dans le monde : Royaume-Uni, Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle Zélande, Chine, Japon, Corée, Inde, Irlande, Allemagne, Danemark, Italie, Pologne, Suède, Suisse ou encore Pays Bas.

Ainsi, de nombreux acteurs se sont engagés dans la voie du prêt de particulier à particulier. Parmi les précurseurs : le numéro 1 britannique Zopa (crée en mars 2005) et Prosper (Etats-Unis - février 2006).

Sur le marché américain, on pourra également citer Lending Club (lancé mai 2007 sur Facebook) et Circle Lending (2001) devenu Virgin Money USA en 2007.

Le Gartner prédit que, à horizon 2010, les plateformes de "social banking" détiendront 10% du marché mondial de la distribution des prêts et du conseil financier aux particuliers.

mercredi 5 novembre 2008

Un modèle de P2P: l'exemple d'eBay - le modèle de la place de marché

La place de marché est le lieu d'échange et de rencontre entre les acheteurs et les vendeurs. Le but du site est donc de mettre en relation les deux groupes en fonction de leurs besoins spécifiques, la rémunération se faisant sous forme de commission, fixe ou variable, sur les ventes. eBay se rémunère également grâce à la publicité sur son site.

L’histoire d’eBay – les chiffres d’eBay :
- Fondé par Pierre Omidyar (un français vivant aux Etats Unis) en 1995.
- Destiné dès l’origine à être une place de marché pour la vente de produits pour les particuliers.
- En 1998, Pierre Omidyar et Jeff Skoll (co-fondateur d’eBay) font appel à Meg Whitman. Cette dernière élabore une vision forte pour l’entreprise : à savoir qu’ eBay est une entreprise qui consiste à mettre en relation les gens, et non à leur vendre des choses.
- eBay est rapidement devenu une plateforme regroupant un ensemble de marchés haut de gamme où le prix de vente moyen est plus élevé. Le prix de vente moyen est un facteur clé dans la détermination des frais de transaction perçus par eBay. Ainsi, augmenter le prix de vente moyen est un élément important dans le profit d’eBay.
- Aujourd’hui eBay c’est : 10 000 employés dans 33 pays ; 4 milliards de dollars de CA prévisionnel en 2007 ; la première place de marché en ligne.

Le business model en avance sur son temps :
Aujourd’hui le Web 2.0 est au summum de son utilisation. L'utilisateur est mis au centre de tous les business model, généralement c'est lui qui crée le contenu. eBay avait dès 1995 (il y a 13 ans) pensé ce model. C'est l'utilisateur qui met en ligne les objets sur le site, eBay se contentant juste de proposer un système d'enchères et de mise en valeur.

Voici les autres outils Web 2.0 qui étaient déjà utilisés par eBay à son lancement :
- Digg Like pour donner son avis ;
- Réseau social pour noter les vendeurs/acheteurs ;
- Boutiques personnelles ;
- Pages personnelles.

eBay a ainsi mis en place une « online person to person trading community », c’est à dire une communauté commerciale en ligne en mode P2P, utilisant le World Wide Web. Acheteurs et vendeurs sont mis en relation de manière à ce que :
- les vendeurs listent des produits à vendre ;
- les acheteurs font une offre sur les produits qui les intéressent ;
- et tous les utilisateurs d’eBay peuvent parcourir le site et les listes de produits mis en vente sur le site, de façon entièrement automatisée.

Les articles sont ordonnés en catégories, et chaque enchère à sa propre catégorie. eBay a ainsi rationalisé et globalisé le commerce de personne à personne traditionnel par le biais de son interface Internet. Cela facilite la recherche pour les acheteurs et permet aux vendeurs de poster immédiatement un article à vendre, dans les minutes de son enregistrement.

Parcourir et faire des offres sur des enchères est gratuit, mais les vendeurs sont facturés de 2 manières :
- Quand un article est posté sur eBay, des frais d’insertion non remboursables sont facturés. Ils vont de 30 cents à $3,30, en fonction du montant de départ de la mise à l’enchère de l’article.
- Sont également facturées des options additionnelles consistant à promouvoir et à mettre en valeur l’article mis en vente (par exemple : surligner, ou mettre en gras l’article dans la liste des produits).
- Enfin, des frais sont perçus sur le montant final de la vente – qui sont généralement compris entre 1,25% et 5% du prix de vente final.

eBay alerte l’acheteur et le vendeur par e-mail à la fin de la mise à l’enchère, et le vendeur et l’acheteur finalisent la transaction indépendamment d’eBay. Le contrat de l’enchère lie uniquement l’acheteur qui a remporté l’enchère et le vendeur de l’article.

Les forces du modèle : les avantages stratégiques du modèle économique de la place de marché sont les suivants :
- Pas de contrainte de temps. Les offres peuvent être placées à tout moment. Les articles sont listés pour une période de quelques jours (généralement entre 1 et 10 jours, au choix du vendeur).
- Pas de contraintes géographiques. Les vendeurs et les acheteurs peuvent participer depuis n’importe quel lieu où il y a un accès à Internet. Cela permet une réelle accessibilité et réduit les coûts de « présence » à une enchère. Cela augmente aussi, à la fois le nombre d’articles listés (cf. le nombre de vendeurs), et le nombre d’offres pour chaque article (cf. le nombre d’acheteurs potentiels). Les articles ne nécessitent pas d’être envoyés à un lieu centralisé ce qui réduit d’autant plus les coûts.
- Intensité des interactions sociales. Les interactions sociales en jeu dans le processus d’enchère sont très proches de celles dans les paris/jeux. Les acheteurs/enchérisseurs espèrent « gagner ». Certains enchérisseurs vont potentiellement faire des offres avant tout pour « jouer le jeu », plus que pour obtenir des produits ou services. Cela garantit à la plateforme un segment très loyal de clients.
- Grand nombre d’enchérisseurs – du fait de l’éventualité d’un prix relativement bas, la large gamme de produits et services disponibles, la facilité d’accès et les bénéfices sociaux du processus d’enchère.
- Grand nombre de vendeurs – du fait du grand nombre d’acheteurs sur eBay, l’éventualité d’un prix de vente élevé, des frais de mise en vente réduits et l’accessibilité.
- Des économies par le système de réseaux. Le grand nombre d’enchérisseurs va inciter plus de vendeurs à utiliser eBay, ce qui, à son tour, va inciter plus d’individus à acheter sur eBay, etc, dans un cercle vertueux. Plus le cercle fonctionne, plus le système s’agrandit, et plus le business model prend de la valeur pour l’ensemble des participants.
- Capter le surplus du consommateur.

Rachat de Paypal et Skype :
Deux rachats ont été tout particulièrement bénéfiques pour eBay : ceux de Paypal ($1,5 milliards) et Skype ($4,1 milliards). Paypal a permis de simplifier et sécuriser les transactions entre les acheteurs et les vendeurs. Skype a offert un nouveau moyen d'échange entre les utilisateurs d'eBay.
Evolutions graphiques pour suivre son environnement :
Comme toute entreprise performante, eBay a su suivre les évolutions de son environnement, c'est à dire absorber la vague du Web 2.0. Ainsi, les évolutions de l'interface ont vu apparaître :
- Cross selling ;
- Ajax ;
- Interface user friendly ;
- Graphismes 2.0 (reflets) ;
- Widgets.
eBay est véritablement une grande réussite du web : un model bien pensé dès le départ, un suivi permanent de son environnement, l'anticipation et un management efficace.

Cliquez sur le titre de ce post afin d'accéder à l'article qui est la source!

lundi 3 novembre 2008

Les différentes formes de "social computing"

A remarquer en lien avec notre sujet:
- les communautés virtuelles - ou "social networks",
- ainsi que le C2C e-commerce - le commerce en ligne de consommateur a consommateur

dimanche 2 novembre 2008

Les phénomènes de "social computing" et d'activités peer to peer

"Social computing", Web 2.0 et peer to peer


L’ère Internet et l’explosion du Web 2.0 (ou web communautaire) a vu émerger des manières radicalement différentes de faire des affaires.

Le Web 2.0 est une nouvelle génération des applications web qui offre des outils pour partager de l’information sur le net, de façon à la fois communautaire et personnalisée.

Le Web 2.0 se caractérise par les éléments suivants :
- participation des utilisateurs (« user generated content ») ;
- enrichissement de l'interaction et de l'expérience utilisateur quelque soit le canal (web, desktop, mobile,…) ;
- création d'applications par composition (« mashup ») à partir de services mis à disposition sur Internet (« web as a platform ») renforçant le pouvoir des utilisateurs avancés (« power users ») ;
- émergence d'un nouveau modèle, la « long tail », permettant de s'adapter à la personnalisation et à la dispersion des contenus, services et audiences.

Quelques termes pour définir le Web 2.0 :
- Simplicité
- Ergonomie
- Communauté
- Interactivité
- Fin de la technicité
- Gratuité

L’internaute est actif, participatif et socialisant avec le Web 2.0. Les internautes deviennent des producteurs de contenu. Ils peuvent interagir à la fois avec le contenu des pages, mais également entre eux.


(Vous trouverez ces informations sur le Blog de Nicolas Guillaume).

samedi 1 novembre 2008

Qu'est-ce que le p2p lending?

Le Peer to Peer Lending, dit prêt de particulier à particulier, est une nouvelle manière pour les individus de prêter et d'emprunter de l'argent directement sur Internet par le biais de plateformes de prêts. La transaction est ainsi réalisée directement entres les individus (des "paires"), sans l'intermédiation d'une institution financière traditionnelle.

Pour une vision globale du phénomène, je vous invite à consulter l'étude publiée par le Cabinet Cepheid Consulting : "Les plateformes de p2p lending ou l'évolution des relations bailleur-emprunteur."

Cette étude a notamment identifié les différentes formes de P2P lending. J'ai réalisé le tableau suivant sur la base de leur étude. Cliquez dessus pour une image plus grande!